Christian Vélot, que beaucoup d'entre vous connaissent très bien, doit faire face à des représailles de la part de son institut, en raison de ses positions courageuses, notamment au sujet des OGM. Fin 2009 il aura sans doute perdu son contrat. À nous de l'aider du mieux que nous pouvons…
Voici son message :
Bonjour à toutes et à tous,
Ayant reçu de nombreux messages de personnes ou d'organisations qui souhaitent agir pour me venir en aide face aux difficultés professionnelles que je traverse aujourd'hui, il me faut vous faire le point sur ma situation et vous faire part de la stratégie que j'ai choisie d'adopter.
Tout d'abord, je tiens à remercier du fond du coeur toutes les personnes et organisations qui m'ont fait part de leur soutien. J'ai reçu(et je reçois encore) depuis deux semaines des centaines de messages d'encouragement tous plus chaleureux les uns que les autres, et je peux vous assurer que c'est un réconfort extraordinaire dans des périodes comme celle-là : j'avais beau être préparé et savoir que ça allait me tomber sur le coin du nez un jour, le fait est que ce n'est vraiment pas facile à vivre au quotidien.
Permettez-moi de resituer brièvement le contexte et de vous informer de l'état actuel de la situation, avant de vous faire part des décisions que j'ai prises quant aux actions à mener.
Après que la direction de mon Institut m’ait reproché de prendre des positions publiques sur les OGM au nom de mes tutelles (ce qui est bien sûr totalement faux, mes propos n’ayant toujours engagé que moi comme vous le savez), mon équipe et moi avons fait l’objet de multiples pressions(confiscation de crédits qui nous privent de moyens de fonctionnement à partir de 2008, privation d’étudiants stagiaires, menace de déménagement forcé dans d’autres locaux, etc...). Et la semaine dernière, j’ai reçu un courrier officiel de ma direction m’annonçant que mon équipe ne fera plus partie de l’institut à partir de janvier 2010, date du début du prochain contrat quadriennal (la recherche publique fonctionnant sur des contrats de 4 ans). Cette décision a été prise de façon arbitraire, indépendamment de toute évaluation scientifique et sans aucune consultation du conseil scientifique et du conseil d'institut.
Une médiation est actuellement en cours. Le médiateur m'a déjà fait savoir qu'il ne pourra rien faire sur mon exclusion de l'institut à partir de 2010, mais il essaie en revanche de faire en sorte que je récupère le fric qui m'a été confisqué et d'empêcher le déménagement de mon labo (qui est toujours d'actualité malgré le fait que je suis viré de l'institut fin 2009 !) afin que mon équipe et moi puissions au moins finir notre contrat actuel et boucler les travaux en cours.
En ce qui concerne les actions à mener, il a été initialement envisagé d'organiser une grande mobilisation sur le site de mon labo à l'occasion d'une étape de la marche des faucheurs qui aura lieu de Chartres à Paris entre le 9 et le 13 octobre. J'y ai finalement renoncé en raison de la phase de médiation qui est en cours (et qui ne sera certainement pas terminée à cette date). Une manifestation sur site dans ce contexte pourrait être perçue comme une provocation et me desservir. De plus, je préfère garder cette mobilisation comme une "dernière cartouche" le jour J de l'éventuel déménagement manu militari ou simplement une fois que la médiation est
terminée pour dénoncer mon évincement.
J'ai décidé en revanche de porter plainte pour harcèlement moral et de solliciter dès maintenant les médias étant donné que je dispose de suffisamment d'éléments concrets (il y a d'ailleurs un article qui est sorti dans Les Inrockuptibles de cette semaine, et beaucoup d'autres à venir,ainsi que des interventions radio et télé).Par ailleurs, différentes organisations et associations (dont notamment Fondation Science Citoyennes, le Groupe International d’Études Transdisciplinaires, Fondation pour le Progrès de l’Homme,...) envisagent d’organiser prochainement une journée autour de divers scientifiques qui connaissent des problèmes professionnels de part leur engagement ou leurs travaux, avec conférence de presse, dans le but également de médiatiser le problème des lanceurs d’alerte en général et d’appuyer la nécessité de la reconnaissance de leur statut.
A l’issue de la phase de médiation, je vous tiendrai à nouveau informés des actions éventuelles qui seront envisagées.Je vous remercie encore mille fois pour tout votre soutien.
Avec toute mon amitié,
Christian Vélot,Chercheur militant
si vous avez raté la conference donnée par Christian Velot à l'Usine de la Redonne en juin dernier vous pouvez le retrouver sur le blog Raffa - le grand menage
Pour avoir des nouvelles de la marche anti OGM ( 9 au 13 octobre 2007)
allez sur le site de l'appel d'Orleans
10 octobre 2007
7 octobre 2007
La patate !
LES PESTICIDES NOUS DONNENT LA PATATE
Le Canard Enchaîné
Cette année, on y regardera peut-être à deux fois avant de se resservir en purée ou en frites. Tout ça à cause du mildiou,cet affreux champignon qui a profité de l'été pourri pour ravager, entre autres, les champs de patates. Afin d'en venir à bout, les producteurs ont aspergé des pesticides à tout-va. Au point d'avoir épuisé les stocks dès la mi-juin, soit un mois avant la date prévue.Qu'à cela ne tienne, le ministère de l'Agriculture s'est dépêché de faire venir des Pays-Bas et de Belgique des produits non encore homologués en France.
Et, surtout,d'autoriser les "patatiers" à utiliser des pesticides normalement réservés à la vigne. 200 tonnes tombées du ciel auraient ainsi été joyeusement répandues sur les pommes de terre. Le hic est que la cinquantaine de produits ainsi homologués d'un coup de tampon pour la patate sont beaucoup plus concentrés. Résultat : les 4,3 millions de tonnes de pommes de terre récoltées cette année auront été deux à trois fois plus arrosées de pesticides que d'habitude (environ 1 millier de tonnes). Du coup, la Direction générale de l'alimentation, qui se demande s'il ne va pas en rester un chouïa de trop dans l'assiette, s'est fendue dare-dare d'une note de service aux fonctionnaires de la protection des végétaux pour lancer un plan de surveillance et écarter ainsi "tout risque sanitaire pour les consommateurs". Nous voilà rassurés.
Sauf que les prélèvements de patates dans les champs et dans les rayons(frites, chips, purée et autres gratins sous vide ou en conserve) se limitent à 80 échantillons. Sans compter ce qui a ruisselé dans les rivières et les nappes phréatiques. Dans cette histoire, les seuls qui ont la patate, ce sont les fabricants de pesticides !
(source : Canard Enchaîné DU MERCREDI 26 septembre)
Le Canard Enchaîné
Cette année, on y regardera peut-être à deux fois avant de se resservir en purée ou en frites. Tout ça à cause du mildiou,cet affreux champignon qui a profité de l'été pourri pour ravager, entre autres, les champs de patates. Afin d'en venir à bout, les producteurs ont aspergé des pesticides à tout-va. Au point d'avoir épuisé les stocks dès la mi-juin, soit un mois avant la date prévue.Qu'à cela ne tienne, le ministère de l'Agriculture s'est dépêché de faire venir des Pays-Bas et de Belgique des produits non encore homologués en France.
Et, surtout,d'autoriser les "patatiers" à utiliser des pesticides normalement réservés à la vigne. 200 tonnes tombées du ciel auraient ainsi été joyeusement répandues sur les pommes de terre. Le hic est que la cinquantaine de produits ainsi homologués d'un coup de tampon pour la patate sont beaucoup plus concentrés. Résultat : les 4,3 millions de tonnes de pommes de terre récoltées cette année auront été deux à trois fois plus arrosées de pesticides que d'habitude (environ 1 millier de tonnes). Du coup, la Direction générale de l'alimentation, qui se demande s'il ne va pas en rester un chouïa de trop dans l'assiette, s'est fendue dare-dare d'une note de service aux fonctionnaires de la protection des végétaux pour lancer un plan de surveillance et écarter ainsi "tout risque sanitaire pour les consommateurs". Nous voilà rassurés.
Sauf que les prélèvements de patates dans les champs et dans les rayons(frites, chips, purée et autres gratins sous vide ou en conserve) se limitent à 80 échantillons. Sans compter ce qui a ruisselé dans les rivières et les nappes phréatiques. Dans cette histoire, les seuls qui ont la patate, ce sont les fabricants de pesticides !
(source : Canard Enchaîné DU MERCREDI 26 septembre)
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